30 de septiembre de 2013 | Entrevistas | Agua | Anti-neoliberalismo | Derechos humanos | Justicia climática y energía | Luchadores sociales en riesgo
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Nelson Giraldo Posada, colombien de 31 ans et habitant de la municipalité d’Ituango, dans le département d’Antioquia, où il était le leader du Mouvement Rios Vivos, était en charge d’un groupe d’environ 50 personnes affectées par le grand projet hydroélectrique Hidroituango, et qui sont réfugiées dans le Colisée de l’Université d’Antioquia, à Medellín, capitale départementale.
Il y a quelques jours, il a décidé de se rendre à son ancien lieu de travail, malgré les menaces et désespérant de ne pas trouver de solution pour retourner à la zone où ils avaient toujours vécu. Son idée était d’évaluer les possibilités de retour en toute sécurité pour le groupe d’affectés et d’affectées.
Mais le mardi après-midi, sur la plage connue comme Sardinas, juridiction de la municipalité d’Ituango, quatre coups de feu ont été entendus. Nelson Giraldo Posada avait été brutalement assassiné. On le retrouva sur la rive du fleuve Cauca qu’il avait tant défendu, égorgé et marqué des impacts des balles à la poitrine et dans les jambes. Il a laissé une famille derrière lui: son épouse et ses deux fils, qui sont toujours dans le Colisée de l’Université d’Antioquia, où ils connaissent de graves difficultés en termes de santé et d’alimentation.
La nouvelle et son contexte furent cités dans un communiqué de presse publié hier par le Mouvement Rios Vivos de Colombie, qui lutte contre les barrages, en défense des territoires et de leurs victimes.
Selon ce communiqué, le 9 septembre, la Chambre du Travail du Tribunal Supérieur de Medellín s’est prononcée en faveur des victimes de Hidroituango regroupées au sein du mouvement Rios Vivos, et a ordonné que soient prises en compte dans les six jours les doléances en matière de mesures de protection collectives sollicitées, après les menaces contre leur intégrité physique, dénoncées à plusieurs occasions.
«Nous exigeons que soient recherchés et jugés les responsables de cet assassinat", et que «soient établies les mesures de protection collectives pour tous et chacun des membres du Mouvement Rios Vivos Antioquia affectés par Hidroituango», a affirmé le communiqué d’hier.
Hidroituango, propriété des Entreprises Publiques de Medellín (EPM), comprendra selon l’information fournie par son propre site internet un barrage de 225 mètres de hauteur, situé sur le fleuve Cauca (l’un des plus importants du pays), et inondera 3.800 hectares de terrain, avec un réservoir de plus de 80 kilomètres. La zone d’influence indirecte inclue les municipalités d’Ituango, Toledo, San Andrés de Cuerquia, Valdivia, Briceño, Yarumal, dans le nord d’Antioquia, et Peque, Buriticá, Sabanalarga, Liborina, Olaya et Santa Fe d’Antioquia, dans l’ouest du département.
Depuis six mois, environ 400 personnes ont été déplacées dans le Colisée de l’Université d’Antioquia, provenant des diverses municipalités concernées.
«Le Mouvement Rios Vivos est en deuil. Nous avons perdu un grand leader de la municipalité d’Ituango», a confié à Radio Mundo Real Isabel Zuleta, porte-parole du Mouvement Rios Vivos à Antioquia.
«Nous avons dit que ça n’était pas une crainte infondée, que les menaces, nous ne les inventons pas, nous avons déposé des plaintes pertinentes et l’Etat ne nous a pas écouté», a t-elle ajouté.
La dirigeante a expliqué que ce n’est pas au Mouvement Rios Vivos de faire l’enquête de l’assassinat et des menaces dont ils sont victimes, car les vies de leurs membres sont en danger. Cependant, elle a déclaré que l’Union Nationale de Protection du Ministre de l’Intérieur et du gouvernement d’Antioquia n’ont pas assumé la responsabilité de veiller à la sûreté et à l’intégrité physique des personnes qui s’opposent à Hidroituango.
«Nous disons à l’Etat et au Procureur Général de la Nation que c’est leur responsabilité, et nous exigeons que soient retrouvés le plus rapidement possible les auteurs de cet assassinat, ainsi que les auteurs des menaces des autres leaders qui sont menacés» a fustigé Zuleta.
Foto: documentalamarillo.blogspot.com
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