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22 juillet 2011 | |

La terre : notre plus grande richesse

Costa Rica : la communauté indigène keköldi résiste à l’expulsion

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Une dizaine de familles de la communauté keköldi du territoire indigène costaricain de Talamanca, province de Limon, ont été le 1er juillet, violemment expulsées de leurs maisons par les forces anti-émeutes et par des fonctionnaires du Pouvoir Judiciaire.

La majorité des adultes furent arrêtés, tandis que des armes à feu furent braquées sur les enfants dans leur propres maisons par des membres de la sécurité privée du chef d’entreprise italien Idolo Mastronei, qui est celui-là même qui réclame les terres indigènes. Mastronei avait intenté une action en justice pour réclamer 50 hectares de ces terrains, action qui est à l’origine de l’expulsion.

Le correspondant de Radio Mundo Real au Costa Rica, Henry Picado (adhérent de COECOCEIBA-Amis de la Terre Costa Rica), a interviewé deux membres de la communauté keköldi. Une mesure préventive du bureau du Procureur de Bribri à Talamanca, interdit à présent aux familles délogées de retourner dans leurs propres maisons et de s’occuper de leurs cultures. Les membres de la communauté keköldi dénoncent le fait que le gouvernement du Costa Rica s’enorgueillit de défendre les droits de l’homme, mais viole pourtant de manière systématique la Convention 169 de l’Organisation Mondiale du Travail (OIT), qui reconnait le droit indigène à l’autonomie territoriale.

Un des membres de cette communauté, Norma Luz Segura Pino, critique le mauvais traitement et les agressions subies le jour de l’expulsion. Un autre des habitants touchés, Jaco Mayorga Mora, note que les terres disputées furent reconnues par l’Etat comme territoire indigène en 2001, avant d’être mises en enchère et achetées par Mastronei, qui avait connaissance de l’illégalité de son acte. « Nous, les indigènes, sommes les véritables propriétaires de ces terres depuis des générations », dit-il. « Ils » (le bureau du Procureur) disent que nous déforestons, alors même que pour nous, la Terre détient une valeur incalculable », ajoute-t-il.

L’organisation Talamanca Por la Vida y Por la Tierra, qui travaille avec les indigènes locaux, a exprimé sa solidarité avec la communauté keköldi dans sa lutte pour la défense de son territoire. De plus, plusieurs communautés indigènes ont elles aussi agi pour faire pression sur le gouvernement national afin qu’il rende les terres à ses habitants traditionnels. « Ce type d’évènements n’est pas nouveau, nous ne voulons plus continuer à être maltraités, nous voulons vivre en paix sur nos terres, réclamer ce qui est nôtre, je pense qu’en tant que personnes, nous avons le droit à être écoutées et respectées », considère Mayorga.

Photo : Henry Picado

(CC) 2011 Radio Monde Réel

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