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16 mars 2014 | Interviews | Eau | Colombie : Sommet National Agraire | Résister au néolibéralisme | Droits Humains | Genre | Industries Extractives | Souveraineté Alimentaire | Mano a Mano
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Lors de l’ouverture officielle du Sommet National Agraire, Paysan, Ethnique et Populaire dans la ville de Bogota, capitale colombienne, Radio Mundo Real réalisa un entretien avec Ricardo Herrera, membre du Coordinador Nacional Agrario, Via Campesina en Colombie. L’entretien effectué par le correspondant Danilo Urrea, traita les objectifs, l’actualité et les défis poursuivis par ce rendez-vous national.
« Le bilan aujourd’hui, est que pendant ces huit mois aucun accord ne s’est concrétisé de façon définitive dans les approches que nous avions exigé », a signalé Herrera à propos des avancées suite a la grève agraire nationale de 2013. Parmi les exigences du secteur paysan, une demande de révision des Traités de Libre Echange et de la politique minière et énergétique est exigée.
La paysannerie a exigé des crédits pour des secteurs spécifiques et concrets face à quoi le gouvernement de Juan Manuel Santos répondit en faisant allusion au Pacte National Agricole lequel subventionne déjà certains paysans par l’intermédiaire des départements et municipes, et depuis les Conseils Municipaux de Développement. D’autres secteurs paysans, n’appartenant pas forcément au CNA (Comité National Agraire), on qualifié ce pacte comme une entrave pour la dépossession territoriale et ne le considèrent pas comme une alternative a la crise agraire.
La spontanéité et l’ampleur avec lesquelles ont surgit les événements d’août 2013 ont débouchés sur des négociations avec le gouvernement colombien, durant lesquelles aucune proposition unifiée fut atteinte, ce caractère des événements provoqua une fragmentation de la revendication populaire (qui par moments prenait des allures de soulèvement). Selon Herrera, après ces évènements : « peu a peu surgit l’idée de nous rassembler, de nous unir, de construire une organisation ou un mouvement qui nous regroupe et génère entre tous une concrétisation de nos volontés unitaires afin de mener a bout des propositions et des décisions communes, des objectifs qui nous mènent a un scénario de mobilisation dans lequel la réussite et les acquis soit de tous où d’aucun »
C’est donc dans ces termes et aussi au-delà du slogan de l’unité, qu’à lieu le débat dans la capitale colombienne, au sein du Sommet National, Agraire, Paysan, Ethnique et Populaire.
Ce lundi, le sommet clôturera avec une mobilisation dans la capitale colombienne, en comptant avec la présence de milliers de délégué(e)s a l’événement, auquel s’ajoutent les collectifs étudiants, artistes et le mouvement environnemental.
La concrétisation d’une prochaine journée de mobilisation, tel quelle a été manifestée par le comité organisateur de l’événement, se projette comme une expression propice pour le processus de rapprochement entre les secteurs populaires.
« Nous sommes entrain de traverser un moment très important où, les organisations agraires paysannes, d’indigènes, de noirs, de beaucoup de secteurs sociaux et populaires, avons compris qu’il existe le besoin et que nous avons pour obligation de nous rassembler et résoudre tous ces problèmes » a soulevé le dirigeant du CNA en interview avec Radio Mundo Real, qui a réalisé la couverture de l’important enjeu paysan, noir et populaire, en lien avec d’autres collectifs de communication alternative.
Le 9 mars le Coordinateur National Agraire a participé au débat électoral au Congrès de la République, où Alberto Castilla, leader paysan de la région colombienne de Catatumbo, territoire qui a été en grève paysanne et agricole pendant plus de 2 mois l’année dérnière, fut élu comme sénateur.
Alberto Castilla occupera un siège de parlementaire dans le Congrès de la République pour les 4 prochaines années. Pour Herrera, le secteur conservateur est un autre des fronts dans lequel doit se dérouler la lutte, et voit d’un très bon œil la façon dont les autres organisations sociales agraires et populaires ont conquis les urnes. « Une chose importante qui est un des objectifs d’Alberto Castilla et de notre organisation est qu’il va lutter pour qu’il y ait en Colombie la reconnaissance politique que méritent les paysans, sujet social et politique qui a contribué au développement du pays » a souligné Herrera.
Face aux élections présidentielles prévues le 25 mai, le dirigeant paysan a manifesté sa préoccupation, faisant à la fois le bilan de la corrélation des forces qui se dessinent suite aux élections parlementaires du 9 mars, où la possibilité de faire face de façon structurelle au régime établi et au contrôle actuel de l’oligarchie, n’est pas encore percevable.
Le dialogue complet de notre correspondant, Danilo Urrea, avec le dirigeant de CNA, Ricardo Herrera, peut s’écouter en pièce jointe audio.
Imagen: Radio Mundo Real / Censat Agua Viva AT Colombia
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