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6 de diciembre de 2013 | | |

Les Amis de la Terre-Afrique du Sud reviennent sur la vie de Nelson Mandela

Par Bobby Deck, directeur de GroundWork, Amis de la Terre en Afrique du Sud

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Le mouvement de justice environnementale, mais aussi mon propre activisme sont basés sur l’expérience qu’a été celle de travailler avec Madiba pour s’assurer que tous les Sud-Africains puissent jouir du mode de vie consacré par notre constitution, une vie où les gens maintiennent des relations de solidarité et d’équité entre eux mais aussi des liens positifs avec l’environnement, sans qu’ils ne lui causent de dommages.

Je suis entré à l’université à un moment de grande agitation politique dans les années 1980. Comme tout jeune étudiant, je suis entré à l’université sans grande conscience politique, mais je me suis vite vu plongé dans la politique étudiante qui a forgé ma lutte personnelle pour la justice sociale, une lutte qui devait par la suite se cimenter dans le mouvement de justice environnementale le 25 mars 1995. Ce jour-là, lors d’une manifestation devant la raffinerie pétrolière d’Engen (l’ancien Mobil), le Président Mandela s’est arrêté, est sorti de son véhicule et nous a demandé : « Pourquoi êtes-vous en train de protester ? » Cette attitude, d’une personne si puissante prête à écouter et entendre les préoccupations des gens d’en-bas, et essayer de faire quelque chose pour eux est un acte d’humilité considérable qui s’approche des idéaux de la démocratie. C’était un moment d’idéalisme, mais aussi de compromis. Madiba nous l’a d’ailleurs rappelé quatre jours plus tard, le 28 mars, lorsqu’il nous a rencontrés (les représentants des manifestants) avec ses principaux ministres et les dirigeants et représentants d’Engen. Là, il a insisté, d’une manière qui lui était unique, pour qu’Engen résolve le problème de la contamination. En même temps, il nous a rappelé qu’un bon leader doit savoir quand faire des compromis.

Mandela, à la différence de tout autre leader politique en Afrique du Sud, a passé beaucoup de temps à essayer de comprendre le mouvement de justice environnemental qui était en train de naître pendant les années 1990 et qui a rassemblé les noirs et les blancs, les paysans pauvres et les urbains riches, les communautés et les travailleurs, les activistes de genre et les églises. En 1993, Mandela rendit visite aux travailleurs hospitalisés et mourants, pour avoir été empoisonnés par l’entreprise Thor Chemicals (l’ancien état d’apartheid avait permis l’importation de déchets toxiques et de technologie de recyclage défectueuse en provenance de l’Europe). Cette visite transforma la lutte des travailleurs en une lutte pour la justice environnementale.

Ce mouvement de justice environnementale s’est maintenant développé à l’échelle globale pour lutter pour la justice climatique et énergétique et pour chercher des solutions politiques à l’urgence planétaire à laquelle nous faisons face en raison de la puissance et de l’avidité des multinationales ayant un impact sur les communautés et les travailleurs. Le changement climatique affecte désormais les gens de manière visible : des populations des plaines inondables du Bangladesh aux voisinages toxiques dans le sud de Durban où les raffineries de pétrole continuent de vider leurs gaz néfastes sur les communautés ; du nombre de réfugiés qui ne cessent d’augmenter en Afrique en raison d’une sécheresse sans précédent suivie d’ inondations, à ceux qui perdent leurs terres en raison de l’exigence d’espace insatiable des entreprises d’extraction de combustibles fossiles et de minerais. Ce sont ces personnes-là, qui ont plus que jamais besoin des idéaux de Mandela. Quelque part au fond de moi j’ai l’impression que si nous avions eu un Madiba actif au cours de la dernière décennie, nous serions dans une dynamique différente concernant notre dilemme inactif face au changement climatique. Nous serions toujours dans les négociations, nous discuterions, et nous n’aurions pas eu à sortir de ce qui devraient être des espaces démocratiques fonctionnels comme les Nations Unies.

Tata Madiba a eu une vie difficile, comme tout sud-africains ayant défié l’état colonial et d’apartheid. Il était un membre actif de l’Umkhonto weSizwe et de la Ligue de la Jeunesse du congrès national africain (ANCYL) ; c’était un combattant de la liberté. Il repose désormais en paix, son devoir accompli dans le monde. Son œuvre ne se limite pas à la grande politique qui libéra l’Afrique du Sud et qui nous a permis une paix conciliatrice, elle a aussi inspiré intimement beaucoup de personnes dans leurs luttes locales en Afrique du Sud.

Pour notre père Madiba, nous étions tous essentiels dans la lutte pour une nouvelle Afrique du Sud, et pas seulement ceux qui avaient le pouvoir entrepreneurial. Tous les sud-africains étaient égaux pour Madiba. Tous étaient puissants. Tous étaient faibles. Tous étaient humains.

Madiba n’était pas un saint, il n’était qu’un humain qui faisait des erreurs et apprenait d’elles. Il a fait des erreurs et en est ressorti renforcé. C’était un humain comme nous tous. Il était prêt à se battre pour une dignité qui doit être accordée à tous. Il était prêt à souffrir et se battre, comme tous ceux qui le firent et moururent dans l’anonymat. Il se voyait comme l’un de ceux qui devaient se battre, non pas comme un de ceux qui de par leur lutte mérite une position plus élevée.

Puissions-nous ne jamais avoir à compromettre notre lutte pour un monde vrai et juste, car Madiba ne voudrait pas que nous le fassions. Il voudrait que nous continuions de dire la vérité au pouvoir, comme il l’a toujours fait. Puissions-nous honorer sa mémoire en portant ses valeurs et sa passion pour la justice.

Repose en paix Tata Madiba.

Imagen: grupo4g.wordpress.com

(CC) 2013 Radio Mundo Real

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